À la contrainte très souple (et très inspirante) proposée cette-fois par les organisateurs des 24 heures, j’ai ajouté mes propres contraintes : raconter une histoire uniquement avec du texte et des pictogrammes ready-mades. Ces pictogrammes sont utilisés tels quels, dans leur dimension strictement symbolique, dans la mesure où ils ne figurent pas littéralement l’action mais l’évoque métaphoriquement. Je veux dire par là que, par exemple, je n’ai pas détourné et ré-articulé des personnages de pictogrammes pour mettre en scène le récit, comme j’ai pu le faire ailleurs dans certains courts récits ou en animation. Tout est récupéré pour illustrer l’action : enseignes, onomatopées célèbres, logos, publications, écrans en tout genre, etc. Les références ludiques sont multiples sans être gratuites eu égard à la narration : la bande dessinée (Hergé, Fred, Pratt, Tardi, Miller, Ware, Graton, le comics code, le manga, etc.), le cinéma, les émissions et les séries télévisées (24, Who wants to be a millionaire, CSI : Las vegas, Looney tunes, ...), le Pop Art (Lichstenstein, Warhol, Jasper Johns), la littérature (Le parrain, les pulps, le hard boiled, la Bible, Baudelaire), la musique... Cela se passe naturellement dans la ville des mots (et du péché) : Las Vegas. Cela devient finalement un exercice de graphisme, de mise en page, par la volonté d’aligner les blocs dans la page de façon cohérente et la tentative d’intégrer des caractères typographiques très hétérogènes et souvent Kitch. Il s’agit de spatialiser ces morceaux de typographie et ces symboles graphiques afin d’évoquer l’action. C’est le cas dans les cases d’enseignes lumineuses. C’est aussi le cas dans la case où le héros brûle un document, Ou encore lorsqu’on glisse un mot sous une porte : on ne voit que l’inscription apparaître dans le bas d’une case noire, suggérant par cette position que le haut de la case figure la porte et y fait écho par sa forme-même. Seconde contrainte : n’utiliser que 4 couleurs pures : noir, jaune, rouge et cyan. J’ai intégré la contrainte de diverses manières : par la citation de Judy Garland qui ouvre le récit et le résume assez bien, eu égard au coup de théâtre final, par l’intégration d’un vers de Baudelaire, par l’utilisation d’expressions françaises ("écran de fumée", par exemple, métaphore transversale du récit) et par la météo qui jouera un rôle dramatique déterminant à la fin du récit qui se déroule en 24 heures.
Mon choix musical, cette année, pour radio GrandPapier, c’était "12 miles" de Scout Niblett, même si, par rapport au thème, il eût mieux fallu passer "Smoke on the water" ou un morceau de Smog. En ce qui concerne l’évocation d’une bande dessinée mémorable, question récurrente posée aux auteurs interviewés, j’avais l’intention de parler d’un livre dont je n’avais pas eu l’occasion de parler la dernière fois que j’étais passé à Radio GrandPapier pour la séquence "BD oubliée", mias finalement, on ne m’a pas posé la question, faute de temps j’imagine : cette bande dessinée sera donc "oubliée" à jamais (parce que c’est un vraie bd oubliée).
La version imprimable en noir et blanc (et recontrastée) de "La cible" pour la version fanzine est ici : http://grandpapier.org/william-henne/la-cible-fanzine
J’avais pour ce récit l’envie de refaire une tragédie, un récit d’horreur (un peu comme mon premier 24h). L’idée était de mettre en (...)
#Horreur#Drame#Fantastique